La nuit de Berk
Julien Béziat
2019, L’école des loisirs
« Berk » le canard et « Croc » le croco-sac-à-dos ont été oubliés dans le vestiaire de l’école à la fin de la journée. Il fait nuit maintenant et les deux doudous partent à l’aventure dans la salle de classe. La première chose à faire c’est de trouver de la lumière, … mais : « Badaboum, blang, sploutch ! » ??? … « Sprouitch, sprouitch, sprouitch, … » ???
Ce livre m’a tout de suite paru sympathique. En lisant le titre, on sait qu’on ne va pas se prendre la tête avec Berk le gentil canard éclairé à la lampe de poche (1ère de couverture) et son compagnon d’aventure Croc (4ème de couverture). Le format A4 de l’histoire laisse la part belle aux illustrations. Celles-ci jouent sur les effets de lumière et d’ombre d’un éclairage, soit limité, d’une lampe de poche ou du corridor de l’école à travers la porte de la classe entrouverte, soit intense, de toute la salle de classe par les plafonniers. L’absence de lumière de la première partie de l’histoire ouvre la porte sur un univers de mystère suggéré qui devient le terrain d’aventure des deux compères. La salle de classe vide d’enfants devient un monde à explorer mais cet univers devient de plus en plus inquiétant au fur et à mesure de leurs péripéties. Sur une base très simple, voir banale que beaucoup d’enfant auront vécue : l’oubli du doudou à l’école, et dans un lieu asset limité : un corridor et une salle de classe, l’histoire laisse beaucoup de place à l’imagination du lecteur/lectrice et réussit à nous emmener dans une aventure palpitante. Les illustrations se mettent à la taille des doudous à raz le sol ou bien en gros plans d’objets du décor et permettent de bien s’immerger dans un monde de doudous. La fin de l’histoire est amusante. Les deux héros maladroits mais pleins de bonne volonté auront-ils réussit à se sortir complétement de leur pétrin ? Tout le petit monde du vestiaire tourne les yeux pleins d’interrogation vers la salle de classe.
Une histoire qui raconte ce que fait un doudou lorsque l’enfant n’est pas là colle très bien avec l’imaginaire des enfants à cet âge et constitue donc une très bonne accroche. Cette histoire donne envie de lire les autres aventures de Berk le canard. Un adulte qui est resté un grand enfant aura autant de plaisir à raconter l’histoire qu’un enfant à l’écouter. L’histoire compte 32 pages. Elle est à suspens et humoristique. Des références à d’autres héros tels que Le géant de Zéralda (Tomi Hungerer, 1967) et Max et les Maximonstres (Maurice Sendak, 1963) y apparaissent. Elle permet la découverte de l’univers de l’école pour les enfants qui sont encore à la crèche ou à l’école maternelle. Cet album est adapté à un public de 2H-3H. L’histoire valorise le courage, la curiosité, la persévérance, la force du groupe et la réparation des « bêtises » qu’on a faites. Il est possible de demander à des élèves d’inventer d’autres aventures de Berk avec par ex. une autre chute amusante, d’autres onomatopées, un autre compagnon, etc.
Benoît Morier-Genoud
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