C’est l’histoire d’un renard qui se préparait, dans sa maison, à aller chercher son dîner. Tout à coup, un porcelet frappa à sa porte en croyant que c’était la maison du lapin. Le renard était le plus heureux des renards, son dîner se présentait de lui-même à sa porte ! Son plat préféré en plus ! Quel jour de chance !
Le porcelet ne résista pas longtemps au renard qui décida de le mettre à rôtir. Bien sûr, en tant que bon conseiller, le porcelet donna plein d’astuces au renard pour que celui-ci puisse profiter de ce jeune cochon appétissant en le préparant à la meilleure des manières. Le porcelet conseilla donc au renard de le laver puisqu’il était sale, puis de l’engraisser puisqu’il était encore jeune, puis de le masser puisqu’il travaillait très dur ces temps-ci.
Le renard, en accord avec toutes les remarques du porcelet et car il voulait manger le meilleur cochon de lait de sa vie, réalisa toutes ces choses-là ! Bien sûr, le petit cochon savait très bien ce qu’il faisait puisqu’après que le renard l’eut massé encore et encore… celui-ci tomba, épuisé de fatigue !
Le porcelet rentra chez lui tout en prenant avec lui les petits gâteaux que le renard lui avait concoctés pour l’engraisser qui restaient. Le porcelet avait profité d’un bon bain, d’un bon festin et d’un bon massage ! Quel jour de chance ! Le porcelet avait fait preuve de plus de ruse que l’animal le plus rusé ! Qui donc sera son prochain serviteur après le coyote et le renard ? L’ours ou le loup ?
Informations sur le livre
Auteur : Keiko Kasza
Illustrateur : Keiko Kasza
Maison d’édition : Kaleidoscope
Date de parution : 2004, 20 août
Âge conseillé/ degrés : 3-6ans (1-2H)
Regard critique
Le livre à première vue
La couverture du livre donne immédiatement envie de le lire. En effet, on peut y voir un renard qu’on pourrait caractériser de méchant et de rusé, prêt à manger quiconque croiserait son chemin mais face à lui se trouve un petit cochon. Celui-ci ne semble pas effrayé face à ce renard dont tous les animaux craignent la rencontre. Le lecteur est donc interpelé par la représentation très calme et sereine du porcelet face au renard rusé et se réjouissant déjà de sa proie.
Cependant, après la lecture des premières pages, on peut se demander ce qu’il va finalement arriver au petit cochon car c’est mal parti pour lui. En effet, il a l’air très apeuré en voyant le renard, il crie et supplie le renard de le laisser partir. À première vue, le cochon aura du mal à s’échapper mais en se rappelant de la couverture du livre, on peut déjà prévoir que le cochon va réaliser un exploit : échapper aux griffes du renard. L’auteur n’aurait pas représenté un porcelet si serein s’il lui arrivait une mésaventure. La fin est donc à prévoir : il y aura une fin très heureuse pour le petit cochon !
La mise en forme du livre
Le livre est joliment écrit et agrémenté de magnifiques illustrations bien colorées. La mise en scène des paroles et des illustrations concorde parfaitement, on a un petit jeu d’acteur du cochon qu’on ressent bien grâce aux paroles qui sont d’un coup dans l’affolement, d’un autre dans le calme. On remarque que le cochon se paie de la tête du renard à certains moments. Tout ceci est bien illustré car sur les illustrations, on voit soudain le cochon sourire notamment lorsqu’il mange ce que le renard lui a préparé, puis il panique lorsque le renard veut finalement le mettre à cuire. Et cela se répète lors du massage, le cochon est calme et se comporte comme s’il était entre de bonnes mains.
Les personnages
Les deux personnages sont très surprenants. Personnellement, le personnage dont le comportement m’a le plus surpris est celui du renard. En effet, on considère souvent qu’il est très rusé, très sournois et qu’il manigance constamment pour manger ses proies. Dans ce livre, on ne voit pas un renard rusé. Il fait seulement confiance à un porcelet, il écoute et obéit à tout ce que celui-là lui ordonne de faire. On aperçoit donc plutôt un renard sans autorité, qui se fait remettre à sa place et dont le porcelet se joue au point de le rendre ridicule. Le renard, l’animal le plus rusé, se fait berner par un petit cochon ! Quel comble pour un renard ! Se faire ridiculiser par sa propre proie !
Le moment le plus important
La fin de l’histoire et particulièrement la dernière page est pour moi le moment le plus important de toute l’histoire car elle nous permet de tout comprendre : le choix de la couverture, l’arrivée chez le renard en croyant que c’était chez le lapin, ainsi que le calme surprenant du cochon. En effet, par la liste d’adresses inscrites dans le bouquin du porcelet, le lecteur comprend enfin que celui-ci n’est pas à son premier coup. Le renard n’est que la deuxième victime du cochon. Cela explique donc la représentation d’un air serein sur le visage du cochon sur la couverture, tout simplement car ce n’est pas une malencontreuse rencontre mais plutôt une rencontre organisée et prévue. Dès le début de l’interaction entre le porcelet et le renard, lorsque le petit cochon appelle le lapin, il se joue déjà du renard. L’humiliation commence dès le début de l’histoire ! Le calme tout au long de l’histoire est ainsi expliqué par le fait que ce n’est pas son coup d’essai, il sait déjà que le renard tombera de fatigue.
Une ressemblance avec les 3 Petits Cochons?
Ce livre m’a fait un peu penser aux Trois petits cochons. Le loup détruit les maisons des deux premiers cochons, mais le troisième a été plus malin et a mis une marmite dans la cheminée dans laquelle le loup veut s’infiltrer, le loup est neutralisé. Ici, le cochon neutralise le renard en le fatiguant, il a été plus malin que le renard.
Le lire en classe?
Finalement, je conseillerais de lire ce livre car il montre que même les plus méchants et rusés peuvent se faire avoir à leur propre jeu. L’histoire est rigolote et peut beaucoup plaire aux enfants qui vont imaginer dès le début que le porcelet sera mangé par le renard. Le renversement de situation leur plaira à coup sûr !
Bonne lecture !
Rolle Alexandre 1.2F
Commentaires