« Il était trop tard pour sculpter encore ce pantin vivant qui ne lui ressemblait pas du tout. A ses yeux, ce n’était qu’un monstre. »
Résumé
Monsieur Stein, le fabricant de marionnettes se décide un beau jour de créer un pantin bien différent de ses autres créations. Celui-ci aurait dû lui ressembler en tout point et ensemble ils auraient dû s’aimer comme des frères. Mais le pantin étant venu à la vie, inachevé, est considéré comme un monstre aux yeux de son créateur. Fuyant en plein hiver à la recherche d’un prénom, ce pantin rencontre divers lieux et personnages dont un cirque et une petite sorcière dompteuse d’aurores boréales. Mais trouvera-t-il ce qu’il cherche ? Sera-t-il aussi un monstre aux yeux des autres ?
Ce livre à la fin étonnante te montrera l’importance d’aller au-delà des apparences.
Critique personnelle
Critique du récit et des thématiques abordées
Ce livre m’a premièrement attiré par sa première de couverture me rappelant l’esthétique du cirque qui m’est chère et qui a toujours été un symbole chaleureux à mes yeux. Dès la lecture des premières pages on comprend que l’œuvre prend une direction dramatique rappelant le livre de Mary Shelley : Frankenstein. On fait face à un questionnement sur l’effet que peut avoir la différence aux regards des gens et surtout sur la violence que peut engendrer la peur de ces différences. La fin inattendue et m’a provoqué un attachement fort pour le personnage principal. J’ai alors ressenti pour lui une grande empathie et même une identification face à ce sentiment de rejet de l’autre qu’on a tous pu ressentir une fois et qui est resté ancré au fond de nous. L’auteur ne cherche pas à nous ménager mais à nous mettre face à la dureté de la situation.
Critique des illustrations
Les illustrations de ce livre occupent avec habileté tout l’espace à disposition et parfois même s’étendent sur une double page. Le travail des couleurs accompagne parfaitement le récit en symbolisant à la fois un perpétuel combat et à la fois une harmonie entre les nuances de bleus, nuances rappelant une certaine mélancolie et tristesse qui peuvent être associées au décor hivernal et à notre pantin et les variations de rouge qui sont chaleureuses et semblent être attribuées aux personnages vers lequel le héros se rapproche pour trouver de la sympathie. Les illustrations sont selon moi d’une très grande qualité du fait de leur complexité. En effet l’on peut observer grand nombre de détails sans pour autant que l’image en soit alourdie. De plus le style de l’illustrateur fait transparaitre une certaine froideur dans les visages ce qui s’apparente très bien au récit et qui s’éloigne des stéréotypes d’illustration de littérature de jeunesse. Malheureusement la police, la taille et la couleur de l’écriture, me paraissent banales et peu attrayantes pour un jeune lecteur ou même pour un enfant auditeur qui prendrait plaisir à observer les images. Le texte a l’air d’être placé aléatoirement sur les illustrations sans une réelle recherche de cohérence et de lien avec l’espace occupé par les illustrations, ce qui peut amoindrir la beauté de celles-ci
La place de ce récit dans l’enseignement
Ce livre peut être un atout dans votre classe pour sensibiliser les élèves au harcèlement, et pour ouvrir une réflexion sur la différence. Je pense néanmoins qu’il est important d’accompagner la lecture de ce récit pour que les élèves, principalement les plus jeunes, puissent faire face à la dureté de cette histoire en y ressortissant les apprentissages, qui eux sont positifs. Je pense qu’il peut être lu et étudié à n’importe quel degré du cycle 1 si l’on adapte la manière de le travailler.
Auteur : Carl Norac
Illustration : Rébecca Dautremer
Age : conseillé à un public d’au moins 6 ans
Editions : Bilboquet
Date de parution : 5 avril 2005
Mélissa Levionnois
1.5 F
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