Chaque jour Dracula 

Par annemarie

De Loïc Clément et Clément Lefèvre Les contes des coeurs perdus chez Delcourt Jeunesse 2020  

De Loïc Clément et Clément Lefèvre

Les contes des coeurs perdus chez Delcourt Jeunesse

2020

 

Qui ne connait pas Dracula ? Mieux encore, comte Dracula ?

Figure née sous la plume de l’auteur Bram Stoker en 1897, Dracula devient un personnage qui terrifie autant qu’il fascine. Mais avant de devenir ce vampire rusé qui fait trembler la Transylvanie, saviez-vous qu’il a eu une enfance ?

Dans Chaque jour Dracula, Clément et Lefèvre s’allient pour réaliser une bande dessinée destinée aux enfants dès 10 ans et nous racontent certes, un chapitre de l’enfance du jeune Dracula mais profitent, par la même occasion de thématiser la question du harcèlement scolaire, réalité violente présente dans nos cours d’école.

Dans notre imaginaire commun, un tel personnage aurait d’entrée eu les capacités à maitriser les peurs, à imposer sa loi. Et pourtant… On découvre un enfant comme les autres, empreint aux mêmes réalités et surtout à la même envie : celle d’appartenir à un groupe en étant accepté comme il est.

Mais les enfants peuvent être cruels…

La stigmatisation du personnage vis-à-vis des autres enfants présents dans ce livre ne porte pas tant sur le caractère légendaire du jeune comte. Il est d’ailleurs ici montré comme doux, réfléchi et travailleur. Ce qui est clairement visé, ce sont les liens à son ethnie vampirique. Son intolérance au soleil et son régime sans ail agacent, pour finalement devenir une source de harcèlement. Un enfant qui ne peut pas sortir en récré ou qui mange différemment à la cantine, forcément, ce n’est pas la norme…

 

C’est crescendo et suite à une multitude de petites scènes quotidiennes que la violence augmente à l’école, que les brimades se répètent jusqu’à ce fameux jour de pluie, au temps de la goutte de trop…

 

Dracula n’a peut-être pas de reflet, mais quand son père pose son regard sur lui, il sent bien que quelque chose ne va pas…

 

J’aime l’équilibre entre le texte et les images, le trait du dessin, les couleurs propres à cette ambiance entre brume et claire de lune.

J’aime le personnage d’un autre temps et pourtant là, actuel.

J’aime la justesse de la narration, la réalité parentale et le courage de cet enfant qui ose parler, car il sait qu’il sera vu, entendu et surtout cru.

J’aime le dénouement, mais ça, je ne vous en dis pas plus …

Bonne lecture…

SKO

Commentaires

Les commentaires sont fermés