Auteur-illustrateur : Antoon Kings
Maison d’édition : Gallimard Jeunesse Giboulées
Date de parution : Novembre 2003
Collection : Drôles de petites bêtes
Âge conseillé : 3-7 ans
Résumé :
Moi, César le lézard, j’ai toujours voulu devenir un grand dragon qui
serait écouté, obéit et même craint des autres ! Alors quand Zabeth la chouette, cette vieille sorcière, décida de me transformer en dragon, je n’hésitai pas à lui demander des cornes pour que l’illusion soit parfaite. J’étais si heureux de ma nouvelle apparence et je paradais devant mes amis. Mais je n’avais pas pensé que je les effrayerais au point de les faire fuir ! Mireille l’abeille me compara même à un monstre… Finalement, j’étais pas si épanoui en dragon et je décidai donc de retourner voir Zabeth pour qu’elle me rende mon corps de lézard. Mes amis me dirent de fuir le dragon lorsque je les ai revu, donc je fus obligé de leur dire qu’il était définitivement parti !
Critique : Une chouette morale, mais une histoire inadaptée.
J’ai choisi ce livre initialement pour le travailler avec une classe d’élèves de 1-2H. Au premier abord, l’histoire correspondait au thème de la forêt abordé en classe. En me plongeant dans la lecture, je me suis rendue compte de la difficulté du vocabulaire qui venait enrichir le texte. J’ai ensuite pensé qu’il était carrément inadapté à ce jeune âge. Ce livre est proposé dès 3 ans, mais des termes comme « feux follets », « strident », « impérieuse », « sulfureux », « criarde », « attributs », « tressauter », « à tire-d’aile », « se faire du mouron », « vorace », et bien d’autres exemples encore semble indéniablement faire partie d’un registre de langue inatteignable à cet âge-là. Cette complexité lexicale n’est en soit pas mauvaise car elle résulte d’un travail de recherche autour du texte, complété par quelques jeux de mots, comme « barbe-cul ». L’auteur montre son potentiel à exploiter le texte, mais je pense qu’il serait intéressant de traiter cette histoire en profondeur avec des élèves plus âgés. Il serait possible de faire un travail sur la compréhension du texte, mais aussi de travailler la morale qui se cache derrière cette histoire.
En effet, César le lézard ne se sent pas bien dans sa peau et aimerait être plus fort, plus grand et plus impressionnant. Il peut l’expérimenter et voit que tous les autres le fuient. Il décide de redevenir celui qui a toujours été en disant : « on ne peut pas plaire à tout le monde. ».
De nos jours, les jeunes sont de plus en plus plongés dans une société de paraître. Ils ne sont quasiment jamais satisfaits de ce qu’ils ont et aimeraient souvent ressembler à des stars qui ont réalisé de la chirurgie esthétique. Ils veulent être plus comme-ci, moins comme-ça,… Ils peuvent donc s’identifier à ce lézard et prendre conscience qu’ils sont très bien comme ils sont et que bien qu’ils ne plairont peut-être pas à tout le monde, mais que ce n’est pas grave tant qu’ils se sentent bien avec eux-mêmes.
En conclusion, cette histoire ne peut pas, selon moi, être présentée en lecture cadeau. Elle nécessite un travail annexe conséquent, peut-être inadapté aux élèves qui ont moins de dix ans. Cependant la thématique abordée à travers ce texte est très actuelle et relève d’un problème sociétal important à exploiter avec les jeunes pour qu’ils apprennent à se sentir bien tels qu’ils sont!
Alissa Xhauri
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