Le loup en slip

Par annemarie

Au-dessus de la forêt vit le loup, au regard fou, au pelage hirsute et au cri qui glace. Tout bon habitant de la forêt qui tient à la vie le sait ! Et si le loup ne ressemblait pas à ce que tout le monde pense ? Et si …

Au-dessus de la forêt vit le loup, au regard fou, au pelage hirsute et au cri qui glace. Tout bon habitant de la forêt qui tient à la vie le sait ! Et si le loup ne ressemblait pas à ce que tout le monde pense ? Et si …

Auteurs : Wilfrid Lupano (scénario) et Paul Cauuet (participation amicale et artistique)

Illustratrice : Mayana Itoïz

Maison d’édition : Dargaud

Date de parution : 04.11.2016

Âge conseillé/degré : à partir de 6 ans/3H

 

Résumé

Première phase : exposition de la vie quotidienne des habitants de la forêt. On montre au lecteur tout leur système : tout est réalisé en préparation de l’arrivée du grand méchant loup.

Puis, changement drastique de couleur : la forêt est d’une couleur unie, les personnages en gris. C’est la deuxième phase : sur plusieurs page l’apparition du loup se fait attendre, puis le voilà enfin qui se promène dans la clairière. Abasourdis, les habitants de la forêt n’y croient pas ; le loup ne possède pas les fameux critères ressassés tout au long de la première partie du livre : le loup doit avoir un regard de fou, le pelage hirsute et des crocs comme des pioches. Au contraire : il se balade tout tranquillement, en slip à rayures.

Alors vient la troisième et dernière phase : le loup explique que le slip lui a changé la vie ; très frileux des fesses, il se mettait à hurler lorsqu’il s’asseyait au sommet de son rocher et quand il descendait dans la forêt la nuit, il ne pouvait s’assoir à cause de l’humidité environnante, celle-ci lui donnait un regard fou et lui faisait dresser les poils. Plus maintenant, grâce au confort de son fameux slip ! S’ensuit alors  une immense remise en question chez les animaux de la forêt : qui va m’acheter mes alarmes anti-loup ? qui va assister à mes conférences sur la peur du loup ? que va devenir la brigade anti-loup ? QU’ALLONS-NOUS MAINTENANT DEVENIR SI LE LOUP NE FAIT PLUS PEUR ? Et surtout, qui a mangé les habitants de la forêt ? les petits cochons qui viennent de disparaître …?

L’histoire se termine avec ce mystère de la disparition des cochons sur un arrière-plan de saucissons aux noisettes pendus à une branche du magasin où siège en roi l’écureuil et son couteau affûté…

La structure générale du livre

Le titre est génial et met en relation le texte et les illustrations : Le loup en {dessin de slip}. Inscrit sur la page de couverture, il met directement le lecteur dans la thématique du livre.

Un autre point que j’adore dans ce livre c’est le fait que le peu de texte ne se lit pas de façon structurée et linéaire, mais par petits bouts par-ci par-là, en haut, en bas, au milieu, sur les côtés, … Les pages sont aussi tellement riches d’illustrations diverses avec un jeu de couleurs fantastique. Cela rend la lecture très agréable et permet aux enfants de s’attarder sur les images, truffées de détails et d’indices pour la suite de l’histoire.

Finalement, la manière dont est développée l’histoire au fil du livre révèle la lucidité des auteurs : on fait d’abord croire au lecteur que le loup est le grand méchant avec tous les « anti-loup » existants (liste non-exhaustive, à toi de les découvrir) :

  • La brigade anti-loup
  • Les alarmes anti-loup
  • Le karaté anti-loup
  • Les conférences sur le loup

Puis on lui explique en image que le loup n’est finalement pas si méchant que ça et on lui induit que le mystère de la disparition des cochons n’est pas résolu, arrivera-t-il à trouver le coupable ?

 

Pour la classe

Personnellement, j’ai fait la lecture de l’album à une classe de 4H et les élèves ont été pris par l’histoire. Certains ont très vite compris qui était le coupable du meurtre des cochons et d’autres pas, ce qui m’a rendu attentif à l’âge des enfants auxquels on lit le livre. En effet, je ne pense pas que toutes les subtilités soient comprises par des élèves de 1-2H, c’est pour cela qu’il vaudrait mieux commencer avec ce livre à partir des 3H selon moi. Tout dépend bien sûr de ton intention lors de la lecture du livre.

Autrement, cet album se prête très bien à la lecture en réseaux sur le loup, car il participe à la déconstruction de l’archétype du loup et de tous ses stéréotypes qui en découlent. On pourrait aussi faire une pause sur la couverture du livre, à partir du titre et de ce qu’on voit, dans le but de faire réfléchir les élèves sur le contenu de l’histoire avant même de l’avoir lue.

Finalement, lors de ma lecture aux élèves de 4H, j’ai été en mesure de constamment montrer l’album aux enfants, leur permettant de prendre toutes les illustrations significatives en compte, et cela grâce au peu de texte dispersé sur les pages. C’est un des points fort de cet album, car après l’avoir lu quelques fois, l’enseignant·e est capable de raconter l’histoire sans avoir à lire exactement tous les petits groupements de texte disséminés sur les pages. Il ou elle peut même s’essayer à l’improvisation si l’envie lui prend…

 

La phrase marquante du livre

« Peut-être que la peur n’est pas la seule raison de vivre ? »

Pourquoi ne pas développer cette question avec les élèves : que veut dire cette phrase ? pourquoi le loup rétorque cette phrase aux habitants déboussolés ? et si on la transposait à notre vie personnelle ? à notre société ? …

Raphaël Dössegger

1.1F

Commentaires

Les commentaires sont fermés