« Un jour, à l’école, sa chaise est restée vide. »
D’Agnès Ledig et Frédéric Pillot
Albin Michel Jeunesse
2019
Dès 5 ans
Il est difficile de traverser cet album sans en avoir les larmes aux yeux.
Les mots simples et justes d’Agnès Ledig et les superbes illustrations emplies de douceur de Frédéric Pillot nous dépeignent sans tricher le drame d’un deuil. Car c’est bel et bien de la mort que parle cet album, mais pas celle d’un animal de compagnie ou d’un parent éloigné, non, celle d’un enfant de son âge, d’un ami, d’un amoureux.
Annabelle est amoureuse de Simon,
ils partagent leurs secrets et leur amour de la forêt.
Il l’appelle Annamabelle.
Mais un jour, il ne vient pas à l’école.
Les enfants apprennent un nouveau mot,
un mot pas doux du tout :
La leucémie.
La maladie a éloigné Simon
et il manque déjà à Annabelle,
personne ne sait à quel point.
Et un matin du mois d’Août,
la nouvelle tombe,
la maladie a gagné.
Commence alors pour Annabelle le long processus du deuil.
« Quand le chagrin est trop fort, il faut le jeter dehors. Les larmes sont là pour ça. »
Ce livre a tout de suite capté mon regard, la qualité de l’illustration de la première de couverture et son titre m’ont intrigués et le thème m’a décidé. Traiter de la thématique de la mort nécessite une douceur et une délicatesse infinie et c’est un sujet qui me semble essentiel en littérature jeunesse. Je trouve magnifique la façon dont le thème est abordé dans cet ouvrage et dans tous les autres qu’il m’a été permis de lire.
Mais cette fois était différente, pas de parent éloigné ou d’animal de compagnie, c’était la toute première fois que la mort était celle d’un enfant du même âge, d’un ami. Cet album illustre également la peur et le manque qui précède la mort, lorsqu’Annabelle ne peut pas aller voir Simon à l’hôpital.
« La mélancolie, c’est comme de la tristesse, mais avec de la douceur dessus. »
Le texte est très beau, tout en retenue, mélancolie et en délicatesse, on peut presque entendre Annabelle nous raconter son histoire. Les conseils de Thomas, le très grand frère de Simon, vont l’aider à avancer et à accepter petit à petit l’absence de son ami, sans pour autant l’oublier. La dernière page nous montrant une Annabelle adulte qui pense toujours à son ami avec mélancolie.
À la fin de l’histoire, l’auteur dédie deux pages aux adultes pour leur expliquer le but de l’ouvrage et les émotions que peuvent ressentir les enfants lors d’un deuil. En étant, encore une fois, d’une compréhension et d’une douceur infinie.
Cet album peut être utilisé en classe ou à la maison pour permettre à l’enfant, et à l’adulte, de concevoir cette situation, à distance et de façon sereine, « de se l’approprier du bout du cœur comme on approche sa main de la flamme pour appréhender la notion de chaleur ».
Cette histoire est un coup de cœur et je la garderais précieusement dans mes étagères, je ne peux que vous conseiller de la lire.
Lucie Thétaz 1.6F
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