Hasan venu d’ailleurs

Par annemarie

« Il y en a qui disent qu’il vient d’une autre planète, qu’il ne sait rien faire. »

Le livre a été…
… écrit par Mary Wenker
… illustré par Amélie Buri
… édité aux « Éditions Loisir et Pédagogie » dans la collection « Grandir »
… publié en 2022.

Âge conseillé:  premier et deuxième cycle (6-10 ans)

Résumé de l’histoire :

Au début de l’ouvrage, un orage retentit et Hasan se cache sous la table. Il prend peur à cause de la foudre qui lui rappellent les bruits des bombes qu’il a quittés il y a peu. Les enfants de la classe ont tendance à se moquer.

« Il y en a qui disent qu’il vient d’une autre planète, qu’il ne sait rien faire. »

Une élève de la classe raconte l’histoire d’Hasan, son exil à cause d’une guerre naissante.  Sa famille a dû partir pour fuir les pluies de bombes. Ils ont quitté le pays à pied en emportant presque rien et laissant derrière eux leur pays. Après des longues journées de marche et des nuits collés les uns contre les autres pour se tenir au chaud, c’est près de la mer qu’ils ont dû attendre pour une embarcation pneumatique.

Environ une semaine plus tard, Hasan a enfin pu partir, mais c’est seul, laissant derrière lui sa famille, qu’il a embarqué pour un voyage périlleux vers ce qu’il appelle la « terre de la liberté ». Une fois arrivée en Europe, Hasan est devenu un enfant réfugié, placé dans un camp, en attente d’être accueilli. Après des mois de halte précaire, Hasan trouve l’asile. Sain et sauf, loin de sa patrie, sans nouvelle de sa famille, il peut enfin aller à l’école, il n’est plus forcé au travail comme dans son pays d’origine.

À la fin du livre, les élèves se montrent plus respectueux envers Hasan, les élèves de la classe apprennent à se sentir responsable du nouvel arrivé et le soutiennent pour ses premiers pas dans sa nouvelle vie. En réalité, la différence d’Hasan a beaucoup à leur apporter.

Critique :

L’ouvrage Hasan venu d’ailleurs parle de manière réaliste, sans frontière ni origine claire, de la thématique des réfugiés, mais plus largement de la différence.

« Hasan ne sait pas écrire son nom, il prend ses repas assis par terre (…), il mange souvent avec les doigts. »

« Hasan a la peau mate, les cheveux noirs et les yeux foncés, légèrement bridés. »

symbolise la vie d’enfants qui ont dû tout quitter. Des enfants, du reste, pas moins sensibles que les autres, avec des cœurs pleins d’histoires à raconter.

Pistes pédagogiques

À l’écoute de cette histoire un enfant apprend à accueillir et comprendre la réalité d’un enfant réfugié. Le livre contient des questions tout au long de l’histoire qui permettent d’ouvrir la discussion. Une de ces questions me parle particulièrement : « Qu’est-ce que ton cœur aurait envie de raconter ? » Pour y répondre, il faut qu’un climat de confiance règne. Ce ne sera jamais une tâche facile, ni pour un enfant réfugié qui s’insère dans une classe, ni pour un autre enfant. Peu importe le cadre, à l’école où à la maison, un enfant, ou un adulte d’ailleurs, doit apprendre à tendre l’oreille quand quelqu’un en a besoin et aussi être capable d’alléger son propre cœur.

Une fois que l’histoire d’Hasan a été racontée, Mattéo décide de lui prendre la main. Ce geste fait naître chez Hasan un premier sourire et met un terme aux moqueries. Une dynamique de compréhension ainsi que de l’empathie naissent dans la classe. Un enfant qui n’a pas le vécu d’Hasan est conscient de ce dont il a besoin pour se sentir bien, accepté et considéré. Un dialogue peut être ouvert avec la classe pour déterminer quels comportements et quelles attitudes adopter envers autrui pour que tous puissent se sentir bien au sein de la classe, au sein d’un groupe.

Améliorer la diversité d’une bibliothèque scolaire

Cet ouvrage aide à développer des outils pour être avec l’autre, ainsi qu’accepter et comprendre la différence. Sa lecture et les discussions qui peuvent en découler développent le respect des diversités culturelles. Les questions qui jalonnent le texte invitent les enfants à prendre conscience de grandes thématiques comme la guerre, l’exil et l’asile, mais aussi d’une thématique qu’on trouve en milieu scolaire : la moquerie. Tous ces thèmes ne se retrouvent que peu dans les bibliothèques scolaires. À nous d’y faire attention !

Marius Gremaud 1.5F

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