Coup de coeur : La Faucheuse de Neal Shusterman

Par annemarie

La faucheuse, tome 1 Neal Shusterman Robert Laffont 2017

La faucheuse, tome 1

Neal Shusterman

Robert Laffont

2017

« La Faucheuse » de Neal Shusterman nous plonge dans un futur dépourvu de causes naturelles de mortalité grâce à une technologie très avancée. L’œuvre explore un monde où une caste de Faucheurs est chargée de préserver l’équilibre démographique en sélectionnant les individus destinés à être « fauchés ». Citra Terranova et Rowan Damisch, deux adolescents, se voient désignés comme apprentis Faucheurs par l’intriguant Faucheur Faraday. Cette opportunité tant convoitée se révèle être à double tranchant, les confrontant non seulement à l’apprentissage délicat de l’art de prendre des vies, mais également aux intrigues, rivalités, et abus de pouvoir qui règnent au sein de la communauté des Faucheurs.

Tout au long de leur formation, Citra et Rowan se retrouvent enlisés dans des dilemmes moraux déchirants, les forçant à remettre en question les bases de la société dans laquelle ils évoluent. Des Faucheurs corrompus perturbent l’équilibre délicat entre la vie et la mort en transgressant les règles éthiques et morales établies. L’intrigue plonge profondément dans les implications philosophiques de la manipulation de la vie et de la mort, mettant en lumière les conséquences inattendues de l’immortalité.

À titre personnel, j’ai particulièrement apprécié me plonger dans cette œuvre en raison du grand nombre de remises en question morales et éthiques, voir même de dilemmes, qu’elle soulève. En effet, « La Faucheuse » offre une réflexion captivante sur des thèmes tels que la moralité, le pouvoir, l’humanité, et les complexités humaines liées à la recherche de l’immortalité. La « fragilité » ainsi que la courte période de vie sur terre que nous connaissons n’existe plus dans le monde décrit. Le rapport à la mort s’en retrouve donc biaisé, dans un monde où l’assassinat est devenu profession. Par son statut, l’ordre des faucheurs représente une réelle singularité car il devient dans ce livre un métier possédant ses principes et, aussi étonnant que cela puisse paraitre, sa déontologie. Cette relation avec la mort naturelle et la précarité inexistantes, nous invite aussi à repenser notre vision de la religion et à la conceptualisation de ce qu’est une communauté pour nous. Tout en le divertissant le lecteur, toutes ces remises en question permettent également une réelle réflexion philosophique en filigrane.

L’histoire dans son ensemble nous entraine dans un flux continu d’événements insoupçonnés qui s’imbriquent les uns aux autres au fil de l’œuvre. Ces rebondissements fréquents permettent une tension poussant inlassablement le lecteur à dévorer les pages et à continuer l’aventure en compagnie des deux protagonistes. Ce premier tome pose les bases d’une trilogie qui continue à explorer ces thèmes sous différents aspects. Je ne peux en conséquence que vous encourager à vous plonger également dans les volumes suivants, « Thunderhead » et « Le Glas ».

Timon Gavallet

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