» Quand le chagrin est trop fort, il faut le jeter dehors. Les larmes sont là pour ça. »
Résumé
La vie peut s’arrêter subitement, même lorsqu’il s’agit d’un enfant. Annabelle, une jeune fillette perd subitement son amoureux Simon, emporté par une leucémie. Un mot barbare, trop scientifique, « pas doux du tout ». Quelque chose de trop abstrait pour une enfant qui ne comprend pas pourquoi sa chaise, en classe, restera à jamais vide.
Fiche technique
Racontée du point de vue d’une enfant, cet album se nomme Le cimetière des mots doux et est écrit par Agnès Ledig et illustré par Frédéric Pillot. Ledig est une auteure française connue pour ses romans à succès, destinés aux adultes mais a aussi écrit des histoires de littérature jeunesse toujours accompagnées des dessins de Frédéric Pillot, illustrateur français. L’ouvrage a été publié par la maison d’édition Albin Michel Jeunesse, en janvier 2019. Cet album parle de maladie, de mort et de deuil, des sujets difficiles et parfois tabous. Ce livre est pourtant bel-et-bien destiné aux enfants. L’âge que la maison d’édition conseille est dès 4 ans. Cet album peut donc être lu avec des élèves du cycle 1, tout comme du cycle 2.
Choix du livre
Les illustrations à l’acrylique m’ont tout de suite plu. Elles sont lumineuses malgré la thématique sombre et montrent que même dans les moments les plus durs, il y a toujours une forme d’espoir, une lumière au bout du tunnel. Puissantes, elles suffiraient à elles seules pour raconter cette triste histoire. Mais le texte n’est pas de trop, au contraire il complète parfaitement les dessins et nous montre à quel point il est important de prendre le deuil des enfants aux sérieux. Raconté du point de vue d’Annabelle, un personnage touchant et attachant, auquel nous pouvons facilement nous identifier.
« Un jour à l’école, sa chaise est restée vide.
On s’est dit qu’il avait peut-être un rhume ou un torticolis,
ou bien un mal de ventre qui le clouait au lit.
Mais la maîtresse était pâle et elle cherchait ses mots pour nous dire
qu’il ne reviendrait pas le lendemain, ni même les jours suivants. »
Sortez vos mouchoirs, le passage ci-dessus, extrait de la douzième page est celui qui m’a le plus touchée. Annabelle raconte, dans son langage d’enfant, la façon dont elle a appris que son amoureux, Simon, était mourant. Un passage très touchant qui peut facilement nous mener jusqu’aux larmes. Il est probable que si nous le lisons en classe, des élèves pourraient aussi ressentir de la tristesse, du chagrin. Cela fait partie du processus, selon la psychologue Rogeira Rodrigues « Exprimer une émotion est un premier pas pour la digérer. »
Utilisation en classe
Être enseignant.e ce n’est plus seulement transmettre son savoir ou faire figure d’autorité comme c’était le cas il y a quelques décennies. Notre rôle est désormais multifacette au sein de la société, nous devons toujours transmettre nos connaissances tout en nous préoccupant du bien-être général des élèves, les accompagnants dans ces années si importantes de leur développement. Cela explique mon choix, car il est possible (et même, malheureusement, très probable) que nous soyons un jour confronté à une situation où un / plusieurs élèves perdent un camarade ou un jeune proche.
Le cimetière des mots doux est donc un véritable coup de cœur que je ne suis pas prête d’oublier et que j’utiliserai sans aucun doute dans ma future classe en cas de besoin. C’est un ouvrage que je conseille les yeux fermés, une valeur sure si l’on souhaite parler du deuil avec des enfants mais aussi avec des adultes (parents d’élèves, proches, …).
Marine Marfurt 1.3F
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