Le Petit Prinche

Par annemarie

Le petit Prinche ne parle pas comme les autres, est-ce un problème ?

Titre : Le Petit Prinche

Autrice : Alice Brière-Haquet

Illustratrice : Camille Jourdy

Maison d’édition : Glenat Jeunesse

Date de parution : 08.09.2010

Âge conseillé/degrés : 4 à 8 ans (cycle 1)

 

Résumé du livre

Le roi et la reine sont très fiers de la naissance de leur enfant chéri. Mais quand le petit prince commence à parler, ils découvrent qu’il chuinte : « Une chouris a mangé mes chauchettes ». Pour le protéger, ils obligent tout le royaume à parler comme lui. Le petit prinche grandit heureux et sans soucis. Un jour, il tombe amoureux d’une belle étrangère qui lui dit : « Je suis arsidussesse ». Charmé par son « accent », il décide qu’on le mêlerait parfois à la langue du royaume et qu’on dirait désormais « chaussettes »…

 

Critique

Le petit prinche est un conte plein de sensibilité et d’empathie, qui raconte une histoire sur l’acceptation de la différence et dédramatise les petits problèmes. L’autrice montre que personne n’est parfait, que tout le monde peut avoir des difficultés dans la vie. Le petit prinche ne peut pas prononcer le son « ss » et l’arsidussesse ne peut pas prononcer le son « ch ». Il faut donc accepter qui on est et comment sont les autres. L’histoire montre aussi l’amour inconditionnel des parents pour leur enfant ; ils le protègent pour qu’on ne se moque pas de lui.

La couverture multicolore et joliment illustrée de ce grand livre, de format horizontal, pique la curiosité et invite à l’ouvrir. Il y a peu de texte par page, avec de belles illustrations expressives qui représentent fidèlement les scènes. Certaines remplissent les pages entièrement. Le fait que les personnages gardent les mêmes habits, tout en grandissant au fil de l’histoire, permet aux enfants de ne pas se perdre et de mieux suivre le récit (le « la » qui remplace l’histoire est trop loin).

Lorsque les personnages parlent, leurs paroles sont écrites à la main, comme dans une bande dessinée. Cela rend le livre plus interactif et le petit prince devient encore plus proche des lecteurs. Le texte est mélodieux et rime de manière libre.

Dès le début, on est captivé par cette histoire drôle et pleine d’humour et on se demande comment cela va finir. Le point culminant est quand l’étrangère se présente : « Je ne suis pas une princesse, je suis une arsidussesse. ». Le petit prinche prend ceci pour un accent, sans réaliser qu’elle a le problème opposé au sien. En décidant d’introduire cet accent dans sa langue, il surmonte sa difficulté par lui-même et cela lui permet de grandir. Cette chute inattendue fait sourire et nous réconforte ; on n’est pas seul à avoir des problèmes et on peut les surmonter.

Le petit prinche est un très bon livre à lire en classe. On peut soit l’utiliser pour travailler les sons « ch » ou « ss » ; soit pour sensibiliser les enfants à la différence et la tolérance. Je l’ai lu aux élèves pendant mon stage de 3 Harmos, quand ils travaillaient sur le son « ch ». Les élèves étaient très attentifs et ont adoré l’histoire.

Je recommande ce livre à n’importe quel enfant, avec ou sans difficulté : soit pour lui montrer que les problèmes sont relatifs et qu’il n’est pas le seul à en avoir, soit pour sensibiliser les autres enfants et les rendre plus tolérants à la différence.

A lire à haute voix !

Anežka Kos

1.3F, 13.01.2024

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