Les Cinq Malfoutus

Par annemarie

    Auteur : Béatrice Allemagna. Parution : 2014. Âge conseillé/degré 2H (5-6 ans). Pour l’édition originale parue sous…

 

 

Auteur : Béatrice Allemagna.

Parution : 2014.

Âge conseillé/degré 2H (5-6 ans).

Pour l’édition originale parue sous le titre I 5 malfatti, édition Topipittori, Milan.

Pour l’édition française, hélium / Actes Sud.

 

Résumé

Les 5 mal foutus vivaient à 5 dans une maison bancale. Bancale comme leurs corps mal foutus. 

 

Ces êtres mal foutus avaient chacun leur « spécialité » :  

  • L’un troué avait des trous dans le corps par lesquels tous passaient au travers.
  • L’autre plié
  • Le troisième tout mou
  • Le quatrième à l’envers
  • Et le dernier raté de la tête aux pieds. 

Ils ne faisaient rien de leur vie et n’avaient aucune envie de faire quoi que ce soit. Mais un jour entra dans leur vie un être à part, extraordinaire … Le Parfait ! 

 

 

Critique 

La vie de 5 marginaux se voient bousculée par un être extraordinaire, un Parfait ! L’illustratrice Béatrice Alemagna, à qui l’on doit aussi « Adieu Blanche Neige », 2021, magnifique ouvrage « picturesque » reprenant la « vraie » histoire de Blanche Neige des frères Grimm de 1812, raconté du point de vue de la méchante reine. Dans cette histoire, non sans nous rappeler les 7 nains, ces 5 êtres vivent aussi côte-à-côte. Les chiffres ont leur importance, nous sommes bien dans un conte. Mais pas de blanche Neige ici, un être bien imbu de lui-même à l’apparence droite, belle, lisse et parfaite, et même une sublime chevelure, si ça ce n’est pas parfait ! Ce nouveau venu ne peut s’empêcher de questionner nos amis sur leur devenir, leurs projets. Car pour lui sans but pas de vie. Mais eux ils ne font rien, ils ratent tout, mais restent souriants. Pour le parfait, cette bande ne sert à rien, des nullités. Mais chacun donne son point de vue sur ça façon d’observer les choses, les détails, et c’est là que la situation se retourne. La beauté de ses personnages biscornus intervient à ce moment-là, même si on les traite mal ou on les charrie, ils remontent toujours la pente et arrivent toujours à trouver du positif dans leur vie pour surmonter les difficultés imposées par les autres. Ils voient les choses différemment. Ils ne sont pas conditionnés par le monde qui les entoure. Ils ont fait une force de leur différence devant l’adversité. Ces individus ont utilisé leurs caractéristiques uniques comme une source de force pour surmonter les défis ou les difficultés et trouver des solutions à leur problèmes. Au lieu de voir leur différence comme un handicap, ils l’ont transformée en avantage.

 

Aller plus loin 

Une manière d’exploiter ce livre en classe serait de changer la fin de l’histoire pour aller plus loin avec les élèves. Car la fin se termine sur nos 5 amis mal foutus qui ayant trouvés plein de résilience en eux ont malheureusement laisser à son triste sort notre héro parfait. L’idée serait de demander aux enfants comment doit se sentir actuellement ce dernier personnage resté seul. Après qu’ils aient pu comprendre ce que les Mal foutus avaient endurés précédemment. Ils pourraient essayer de comprendre ses émotions. Voir de revenir sur une remise en question de cette fin et inventer ensemble une suite à ce livre. 

Pour ma part ce qui m’a particulièrement plu dans ce livre, c’est le contexte. Ils sont 5 avec des défauts, comme tout le monde peut les voir, mais les confronter à la « Perfection » ne les abat pas du tout, ils restent unis et uniques. Ils retrouvent en eux une force tranquille qui les guide vers la suite de leur aventure. Toujours unis, ils sont tous ensemble, liés les uns aux autres. Comme on peut le voir ils sont différents, mais pas négligés. Ils sont déglingués, mais ordrés, car ils arrivent à vivre tous sous le même toit, sans se fâcher les uns les autres. Ils s’acceptent comme ils sont. 

La tolérance surpasse de loin toutes les autres thématiques de ce livre. L’inclusion représente le centre clé de ce récit. Il serait intéressant de voir évoluer ces personnages dans la société de leur monde extérieur, celle des Parfaits.  

 

LE sens pictural 

Pour moi, l’image exprime mille mots. Dans ce récit, je me projette facilement dans l’histoire. Le style pictural ressemble à des dessins d’enfants, un trait que j’apprécie particulièrement. Comme dans les dessins de Barroux (cf. Ahmed, sans abri), Ramos, nous retrouvons ici dans ces planches de Béatrice Alemagna un coup de crayon simple et maîtrisé réhaussé de ce qu’il faut de couleur sans trop exagérer. Ce dont je me délecte le plus ce sont les touches de couleurs néons / fluos qui font ressortir un accessoire, un détail, un personnage de ce présent ouvrage. Le récit termine sur la troisième de couverture entièrement rose fluo comme les culottes de notre Parfait. Car la majorité des couleurs choisies sont plutôt ternes, mais pas grises. Il y a du volume ici. Les personnages principaux ne font pas dans le faste de la couleur, l’éclat. Ils sont humbles. Cette touche visuelle peut être réutilisé par les enfants qui peuvent eux aussi par la suite se la réapproprier. Tout comme les formes représentatives des personnages. Une petite fille lors de mon stage en 1H m’a fait remarquer lors de la présentation d’un conte de Ramos : « …que le loup, là, il est dessiné au crayon couleur, comme mes crayons à moi ! » Elle qui adore dessiner a pu se rendre compte qu’elle peut dessiner elle aussi comme un autreur de livre jeunesse. Une vraie découverte ! 

réalisé par Steve Monnard, classe 1.4F

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