Le chevalier à reculons

Par annemarie

"Bienvenue, visiteur ! Vous entrez dans le livre du meilleur chevalier au monde."

Informations générales :

  • Auteure : Sophie Lamoureux – Illustrateur : François Soutif
  • Maison d’édition : Kaléidoscope
  • Date de parution : Août 2024
  • Âge conseillé : dès 6 ans
  • Pages : 40

Résumé du livre :

Un chevalier peureux s’élance malgré lui dans une forêt pleine de dangers pour sauver une princesse… mais pas si vite ! Ce héros tremblant supplie le lecteur de refermer le livre pour échapper à son destin. Et la princesse ? Bien plus débrouillarde qu’il n’y paraît, elle n’a peut-être pas besoin d’être sauvée ! Entre rebondissements et éclats de rire, cette histoire originale brise les codes classiques. Oserez-vous continuer ?

Pourquoi ai-je choisi ce livre ?

J’ai choisi Le chevalier à reculons parce qu’il donne de manière comique un message clair et rafraîchissant : les chevaliers, souvent idéalisés comme courageux et intrépides, peuvent être peureux, tandis que les princesses, elles, peuvent parfaitement se débrouiller toutes seules.

L’une des originalités du livre se trouve dans son interaction directe avec le lecteur. Le chevalier, paniqué à l’idée de continuer son aventure, demande sans cesse qu’on referme le livre. Mais paradoxalement, cela engage encore plus le lecteur, qui veut absolument savoir ce qui va lui arriver ! Les illustrations jouent également un rôle essentiel : placées en bas de chaque page, elles créent une dynamique qui invite à poursuivre l’histoire. Sauf à la dernière page où ce dispositif disparaît, car le chevalier, enfin heureux, ne souhaite plus que l’histoire continue.

Cependant, la fin m’a laissée un peu frustrée. Même si le livre montre bien qu’un chevalier peut être vulnérable et qu’une princesse peut être indépendante, c’est malgré tout le chevalier qui sauve la princesse, sans vraiment s’en rendre compte. J’aurais préféré une conclusion où la princesse sauve le chevalier, ce qui aurait encore plus renforcé l’inversion des stéréotypes.

J’apprécie particulièrement la manière dont l’histoire questionne l’archétype du chevalier : traditionnellement présenté comme un modèle de force et de courage, ce personnage nous rappelle ici que les garçons aussi ont le droit d’avoir peur, un message précieux pour les enfants.

Comment exploiter ce livre en classe ?

Ce livre est une excellente base pour aborder les stéréotypes de genre et les archétypes avec les élèves. Il peut servir à ouvrir une discussion sur la peur, le courage, et les rôles souvent attribués dans les contes : pourquoi les chevaliers doivent-ils toujours être courageux ? Pourquoi les princesses ont-elles besoin d’être sauvées ? Ce questionnement amène les enfants à réfléchir aux normes imposées par la société et à voir les personnages autrement.

Les illustrations :

Les illustrations, inspirées des tapisseries du Moyen Age, enrichissent la lecture en connectant l’histoire à l’univers historique. Elles offrent une occasion d’aborder les tapisseries du musée Cluny et de découvrir l’art médiéval, avec pour finir une explication qui lie la littérature et l’histoire de l’art.

En résumé, ce livre n’est pas seulement une aventure drôle et engageante, c’est aussi une porte ouverte sur des réflexions importantes et des discussions enrichissantes.

Ombeline Felden 1.3F

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