- Titre : L’Arbre à souhaits
- Auteur : Katherine Applegate
- Illustrateur : Charles Santoso
- Maison d’édition : Éditions Seuil Jeunesse
- Date de parution : 2019 (édition française)
- Âge conseillé : 8 à 12 ans
Résumé de l’histoire
Dans une petite ville, un chêne centenaire nommé Rouge est bien plus qu’un arbre. Il est le dépositaire des souhaits des habitants, qui accrochent des rubans ou des bouts de papier sur ses branches dans l’espoir de voir leurs rêves se réaliser. Rouge observe silencieusement la vie des humains qui gravitent autour de lui, tout en partageant son espace avec une multitude d’animaux. Mais tout bascule lorsqu’une famille musulmane, nouvellement arrivée dans le quartier, devient la cible d’actes de rejet. L’arbre, jusque-là spectateur de la vie humaine, décide de briser sa règle de silence pour protéger et unir la communauté.
Regard critique
Pourquoi ai-je choisi ce livre ? Parce qu’il allie poésie, simplicité et des thèmes universels comme la tolérance et l’entraide. Dès les premières pages, on est happé par la voix narrative unique de Rouge, un arbre à la fois sage, bienveillant et profondément enraciné (au sens propre comme figuré). Le choix de donner une voix à un arbre peut sembler audacieux, mais il fonctionne ici parfaitement, rendant le récit accessible tout en portant un message poignant.
Ce livre a immédiatement suscité en moi de la curiosité : comment un arbre pourrait-il jouer un rôle actif dans une histoire sur l’intolérance ? La réponse est d’une subtilité et d’une intelligence remarquables. En racontant des événements graves à travers les yeux d’un arbre, Katherine Applegate parvient à adoucir le propos sans jamais minimiser son importance.
Une écriture poétique et accessible
Le style d’Applegate est une des grandes forces de ce roman. Elle réussit à jongler entre des passages empreints de poésie et d’autres plus légers, parfois même humoristiques, grâce à la galerie d’animaux qui vivent dans Rouge. Chaque phrase est ciselée avec soin, ce qui rend la lecture fluide et captivante, même pour les plus jeunes lecteurs.
Les illustrations délicates de Charles Santoso, bien que discrètes, ajoutent une dimension visuelle émouvante. Les détails des feuilles, des animaux et des rubans accrochés à Rouge contribuent à l’atmosphère apaisante et pleine d’espoir du livre.
Une histoire pour grandir
Un des personnages marquants est Samar, la petite fille musulmane qui dépose son souhait d’appartenir à cette nouvelle communauté. Sa fragilité et son courage émeuvent profondément, tandis que Rouge devient un symbole de résilience et de solidarité. À l’inverse, les personnages qui incarnent la peur et le rejet sont volontairement dépeints de manière plus nuancée, permettant aux enfants de comprendre que les actes d’intolérance naissent souvent de l’ignorance.
La tension narrative autour de la possible destruction de l’arbre pousse le lecteur à s’interroger : jusqu’où ira la communauté pour préserver cet ancien chêne et les valeurs qu’il représente ?
Pourquoi lire ce livre ?
Ce livre est une ode à l’espoir et à l’acceptation. Je le recommande particulièrement aux enseignants, car il est idéal pour aborder des thématiques comme la diversité, l’environnement et la solidarité en classe. Une activité pédagogique pourrait consister à demander aux élèves d’écrire leurs propres souhaits sur des rubans à accrocher symboliquement à un « arbre » dans la cour de l’école.
Enfin, ce livre m’a donné envie de découvrir d’autres œuvres de Katherine Applegate, notamment Le Seul et Unique Ivan, qui partage la même délicatesse dans le traitement des émotions.
Une lecture pour tous
L’Arbre à souhaits est un récit que je relirais volontiers à mes futurs enfants ou élèves. Il ne s’agit pas seulement d’un livre jeunesse, mais d’une œuvre universelle qui nous rappelle que chaque voix, humaine ou non, a le pouvoir de changer les choses. Ainsi, le thème principal de L’Arbre à souhaits est la tolérance et l’acceptation des différences. À travers le regard d’un arbre centenaire, le livre explore des sujets tels que le rejet de l’autre, la peur de l’inconnu, et l’importance de la solidarité dans une communauté.
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