« Apprenons à dire non, soyons nous-même et personne d’autre. » Baptiste Beaulieu
- L’auteur : Baptiste Beaulieu
- L’illustratrice : Qin Leng
- Maison d’édition : Les arènes
- Date de parution : Septembre 2024
- Âge conseillé/degrés : dès 6-7 ans (3H-8H) tout comme aux adultes
Bref résumé
Je suis moi et personne d’autre est l’histoire d’un jeune garçon, surnommé Francisco, prêt à tout pour se faire accepter par ses camarades à l’école. Pour se fondre dans la masse, il prétend aimer le football et renie son amour pour le rose, par peur d’être sujet aux moqueries. Mais à force d’effacer qui il est, Francisco commence à perdre peu à peu son identité, symbolisée dans le livre par la disparition progressive des lettres de son prénom sur son portemanteau, au vestiaire.
Il faut attendre sa rencontre avec Victoria, la nouvelle élève de la classe, pour que Francisco gagne progressivement en confiance. Grâce à cette amitié sincère, il apprend à s’affirmer, à dire « non » et à accepter fièrement ses différences.
L’album met en lumière l’importance de l’affirmation de soi et du respect de son individualité, soulignant la nécessité d’apprendre à dire « non » pour s’accepter pleinement et retrouver qui on est.
La critique
Ce livre m’a profondément touchée. Je me suis identifiée au personnage principal, et je pense que chacun peut s’y retrouver à un moment ou à un autre dans sa vie.
J’ai particulièrement apprécié les illustrations qui étaient très colorées, réalistes et parlantes à un public de tous les âges. J’ai aussi trouvé intéressant le choix de représenter la maîtresse de Francisco en fauteuil roulant, un élément peu commun dans notre réalité et dans la littérature jeunesse.
J’ai également apprécié la manière dont l’illustratrice met en avant la diversité au sein de la classe de Francisco, reflétant ainsi la richesse du monde réel. En effet, on y découvre des personnages aux origines variées, comme Yuki, un prénom japonais, ou Fatou, un prénom d’origine arabe. Victoria, la nouvelle élève, apporte également cette diversité, avec ses cheveux frisés et son teint métissé.
C’est d’ailleurs Victoria mon personnage préféré de l’histoire. Nouvelle dans la classe, elle s’impose avec assurance et partage sa passion pour le football, brisant ainsi certains stéréotypes sur les filles. À l’inverse, Zachary et Jules ne m’ont pas plu, car ils passent leur temps à embêter leurs camarades, notamment Victoria, et se croient supérieurs aux autres. J’ai conscience que cette situation reflète une réalité que beaucoup d’enfants affrontent à l’école et à laquelle il faut être vigilant en tant que professeur.
Est-ce que je lirais cette histoire à mes élèves ?
Sans hésitation, oui ! Cet album aborde des thématiques essentielles au développement personnel, telles que l’importance de savoir dire « non », l’affirmation de soi et la construction de son identité, indépendamment du regard des autres. Il traite également de sujets familiers aux élèves, comme la moquerie à l’école et la valeur de l’amitié. Un autre thème marquant de cet album est la manière dont il déconstruit certains stéréotypes de genre, permettant à chaque enfant de comprendre qu’il peut s’épanouir comme il le souhaite et faire des choix personnels qui lui appartiennent pleinement.
Pour moi, la phrase la plus marquante du livre se trouve à la fin :« Et toi, c’est quand la dernière fois que tu as dit non ? »C’est une question qui interpelle et pousse la réflexion du lecteur. Elle nous invite à prendre conscience de nos capacités à poser des limites et à affirmer nos choix.
Je recommande ce livre à tous les enfants en âge scolaire, en pleine phase d’apprentissage et de construction de leur identité, ainsi qu’aux adolescents et aux adultes.
Ema Marques, 1.5F
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