La Légende du Sapin

Par annemarie

C'est ainsi que les sapins devinrent les arbres de Noël autour desquels nous nous rassemblons chaque année...

  • Auteur-illustrateur : Thierry Chapeau
  • Maison d’édition : Bastberg
  • Date de parution : Octobre 2006
  • Âge conseillé : 3-6 ans (1-2H)

En bref

La Légende du Sapin raconte l’aventure d’un petit oiseau affaibli par le froid glacial dans une forêt où autrefois, tous les arbres gardaient leurs feuilles en hiver. Ce dernier, n’ayant pas réussi à migrer à l’approche des fêtes de fin d’année en raison de son aile cassée, se retrouve seul au milieu d’immenses arbres dans la neige et le gel. Tremblant de froid, son instinct de survie prend le dessus et il tente alors de se réfugier sous les feuilles d’un gros chêne. Celui-ci, d’un ton bref, le chasse en prétendant que le petit oiseau allait manger tous ses glands. Il essaie tant bien que mal de trouver refuge vers d’autres arbres robustes. Malheureusement, ce petit être se fait à chaque fois repousser. Il finit donc par abandonner sa quête, se couche dans la neige et petit à petit, englouti par le froid, le petit oiseau se laisse mourir. Lorsque tout à coup, là, à quelques mètres de lui, un sapin l’aperçoit : « Viens petit, viens ! », lui dit le sapin. L’oiseau, puisant dans ses dernières ressources, s’approche et s’abrite dans le sapin. Le vent se mit alors à souffler, emportant les feuilles de tous les arbres, sauf les épines du sapin car là, se trouvait le petit oiseau. Voilà pourquoi, selon la Légende du Sapin, seuls les sapins restent verts en hiver.

Critique de l’ouvrage

Je cherchais un livre en lien avec Noël ou l’hiver, lorsque tout à coup, je tombe sur cet ouvrage, écrit et illustré par Thierry Chapeau. J’ai feuilleté l’album et y ait découvert des illustrations très sobres et parlantes. J’ai donc pensé qu’il était parfaitement adéquat pour faciliter la compréhension des tout petits. J’ai aussi trouvé que l’auteur aborde quelques thématiques tristes mais tout en finesse. Nous retrouvons par exemple, indirectement, l’abandon car le petit oiseau se retrouve dans l’immense forêt sans que personne ne l’aide. Aussi, l’égoïsme est abordé à travers les arbres qui ne lui trouvent pas de place dans leurs grands feuillages. Finalement, on y retrouve aussi le thème du destin à la toute fin de l’ouvrage, lorsque les arbres se retrouvent dévêtus de leurs feuilles, cela en conséquence de leurs actes.Un point que j’ai également apprécié est le fait que l’histoire se termine bien pour le personnage « faible », donc l’oiseau et que les autres arbres, décrits comme « puissants » ou « robustes » en paient les conséquences.

J’ai également choisi de vous présenter ce livre puisque, l’ayant moi-même raconté lors de mon stage en 1-2H en format Kamishibaï (théâtre d’images japonais), j’ai pu y observer plusieurs réactions touchantes. En écoutant cette histoire et en découvrant les illustrations sous forme de théâtre d’images, les élèves sont tout à coup révoltés et tristes du sort que les robustes arbres réservent au petit oiseau tout faible. Tout au long de l’histoire, j’ai ressenti un étonnement ou des déceptions de la part des élèves à chaque fois qu’un arbre repoussait le petit oiseau. Puis finalement, à l’approche du dénouement, ceux-ci étaient comme soulagés et reconnaissants envers le sapin accueillant l’oiseau.

J’ai beaucoup aimé le personnage du sapin qui lui, ne se pose pas de questions si l’oiseau pourrait nuire à sa survie en hiver. Il l’accueille et est prêt à le protéger en cas de besoin, contrairement à ses congénères. Le petit oiseau est également un personnage touchant puisque même s’il est le plus faible dans cette nature si forte, qu’il a une aile cassée et qu’il est congelé, il trouve quand même la force d’aller chercher de l’aide et de repousser ses limites afin de survivre à cette saison.

Après quelques recherches à propos de cet ouvrage, j’ai appris qu’il s’agissait d’un conte étiologique. Selon la définition, ce récit vise à donner une explication fictive sur l’origine des éléments du monde et leur fonctionnement. Cette légende alsacienne nous explique donc, pourquoi les sapins gardent leurs épines en hiver. Évidemment, ce n’est pas la réalité. Mais je trouve qu’il s’agit d’une manière poétique et enjoliveuse, d’expliquer ce phénomène aux élèves.

Cela peut donc nous donner des pistes quant à l’exploitation de cette histoire pour aller plus loin avec les élèves. On pourrait les questionner sur d’autres phénomènes se passant en hiver en leur laissant y ajouter un peu de magie en imaginant une théorie qui tiendrait plus ou moins la route. Par exemple, « Pourquoi la neige est-elle blanche ? » ou encore, « Pourquoi est-ce qu’il fait nuit plus tôt en hiver ? ». Finalement, il y aurait aussi d’autres pistes comme les sciences où nous pourrions introduire le thème de la forêt puisque l’auteur nomme les arbres et leurs fruits dans son ouvrage.

 

Jade Delley, 1.2F

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