Je n’ai rien dit, Stéphanie Boyer
Informations générales
Auteur : Stéphanie Boyer
Illustration : Elisa Gonzalez
Edition : les 400 coups
Date de parution originale : 2022
Âge recommandé : 6-8 ans
L’histoire
C’est l’histoire d’une élève qui observe quotidiennement une situation de harcèlement dans sa classe. Elle remarque qu’une de ses camarades est la cible de trois élèves en particulier qui le persécutent. Les autres élèves de la classe ne semblent pas remarquer ou ignorer cette situation, créant une atmosphère d’indifférence générale. Le personnage principal est particulièrement affecté par ce qu’il voit. Les nuages sombres qui envahissent ses pensées symbolisent son malaise grandissant face à cette injustice et son conflit intérieur. De sa place, il observe jour après jour ce triangle de harcèlement : les trois harceleurs qui agissent, la victime qui souffre, et la masse silencieuse qui reste passive. Un jour, sa conscience le pousse à l’action. Face à cette situation qu’il ne peut plus supporter, il prend une décision ferme : « Aujourd’hui, c’est décidé ». Ce moment crucial est représenté par des éclairs lumineux et une énergie nouvelle qui émane de lui, marquant sa transformation d’observateur silencieux en potentiel défenseur.
La critique
Cette histoire sur le harcèlement scolaire est une œuvre percutante qui aborde des thématiques essentielles comme le courage, la responsabilité morale et le pouvoir d’agir face à l’injustice. L’utilisation du contraste des couleurs crée un univers visuel symbolique qui parle autant aux enfants qu’aux adultes. Ce qui frappe d’emblée dans cette histoire est la représentation de l’isolement et de la violence ordinaire en milieu scolaire. Le personnage principal en rouge, témoin silencieux du harcèlement, nous plonge dans sa tourmente intérieure symbolisée par des nuages sombres. Cette situation quotidienne, malheureusement réaliste, évolue vers un moment de transformation personnelle marqué par une décision courageuse.
L’auteur dépeint différents profils d’élèves face au harcèlement, chacun représentant une attitude spécifique :
- Les harceleurs (en vert, violet et rose) incarnent la violence et la méchanceté gratuite
- La victime (en orange) représente la vulnérabilité et l’isolement
- La classe (en bleu) symbolise l’indifférence collective
- La témoin (en rouge) incarne la conscience morale et le potentiel de changement
Cette histoire peut être exploitée de plusieurs manières en classe :
- Comme support de discussion sur le harcèlement scolaire
- Pour des jeux de rôle permettant de développer l’empathie
- Pour travailler sur l’expression des émotions
- Pour réfléchir collectivement aux solutions face au harcèlement
La lecture de cette histoire est une expérience enrichissante qui permet d’aborder un sujet difficile de manière sensible et constructive. Si les enfants peuvent être touchés par l’aspect émotionnel de l’histoire, les plus âgés y trouveront une réflexion profonde sur la responsabilité individuelle face à l’injustice. C’est une œuvre qui rappelle que chacun peut être acteur du changement, même face à des situations qui semblent insurmontables.
Gonçalo Esteves Gazua 1.1F
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