Je parle comme une rivière

Par annemarie

« Ma bouche ne marche pas. Elle est pleine à craquer des mots que je ne peux pas prononcer. » Auteur : Jordan Scott Illustrateur : Sydney Smith Maison d’édition : Didier…

« Ma bouche ne marche pas. Elle est pleine à craquer des mots que je ne peux pas prononcer. »


Auteur : Jordan Scott

Illustrateur : Sydney Smith

Maison d’édition : Didier Jeunesse

Date de parution : 01.09.2021

Degrés : 5-6H

Alice Tarolli

 

 

« Ma bouche ne marche pas. Elle est pleine à craquer des mots que je ne peux pas prononcer. »

Résumé :

Je parle comme une rivière raconte avec sensibilité le quotidien d’un jeune garçon confronté à son combat contre le bégaiement. On suit le personnage principal dans sa routine matinale : il se réveille, s’habille, déjeune et se brosse les dents, le tout dans un silence inconfortable. Au moment où le maître l’interroge pour parler de son endroit préféré, la gorge du garçon se noue, les mots se mélangent et la peur s’empare de lui.

Après cette matinée difficile, son père vient le chercher et décide de l’emmener à un endroit qui deviendra révélateur aux yeux du personnage principal : la rivière. Là, face au courant, son père lui propose une nouvelle manière de penser :

« Tu vois l’eau qui bouge ? C’est comme ça que tu parles. »

Le papa associe la voix de jeune garçon aux mouvements imprévisibles de l’eau : parfois calmes, parfois agités mais toujours beaux et vivants. Cette nouvelle image bouleverse l’esprit du garçon. La rivière a permis à l’enfant de voir sa différence non plus comme une faiblesse mais comme une richesse qui le rend unique.

 

Pourquoi ce livre ?

Ce livre a immédiatement capturé mon attention grâce à son titre qui est à la fois poétique et mystérieux : Pourquoi parler comme une rivière ? Est-ce l’histoire d’un enfant muet ? Un enfant sourd ? Un enfant simplement timide ? Afin de découvrir le vrai sens qui se cache derrière ce titre, il est nécessaire d’aller jusqu’au bout de l’histoire.

Un autre point fort du livre est la manière dont les illustrations reprennent les détails de l’histoire : lorsque le maître interroge le personnage principal, les images perdent de détails. Sa vue devient floue avec le stress : ce qui nous permet de vivre la peur du petit garçon en même temps que lui.

Au moment où père et fils se trouvent à la rivière, les images sont fractionnées pour représenter chaque mouvement de l’eau : « Elle bouillonne, gicle, tournoie et se brise. »

 

Regard critique :

La manière dont le thème a été abordé m’a particulièrement marquée : il n’y a pas eu la volonté chez le personnage principal de changer mais plutôt d’accepter qui il était, le tout avec une écriture douce et poétique.

Je parle comme une rivière est un récit qui explore avec délicatesse les thèmes de la différence, de l’acceptation de soit ainsi que de la relation entre un enfant et son parent. C’est une œuvre touchante qui invite à explorer au-delà des mots, afin de percevoir la beauté et la puissance de ce qui nous distingue des autres.

Je recommande ce livre autant aux adultes qu’aux enfants. Bien que le bégaiement ne concerne pas tout le monde, exprimer ce que l’on souhaite et comme on l’on souhaite n’est pas toujours chose facile. Après tout le langage reste un outil de communication qui peut parfois être plus complexe que ce qu’on le pense…

Petit bonus pour la double page qui s’ouvre et qui nous révèle la scène touchante de l’enfant qui se baigne dans la rivière 🙂

 

 

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