Papi Jack et le nouveau monde

Par annemarie

Papi Jack, la musique et comment gérer ses sentiment vis-à-vis du deuil. La perte d’un proche étant souvent un sujet tabou pour traiter librement avec les enfants, ce…

Papi Jack, la musique et comment gérer ses sentiment vis-à-vis du deuil. La perte d’un proche étant souvent un sujet tabou pour traiter librement avec les enfants, ce livre « pansement » agit comme une ouverture à la perception du deuil.

Autrice: Kochka

Maison d’édition : Éditions Thierry Magnier

Date de parution : 2025

Âge conseillé: dès 8 ans

 

Résumé

Papi Jack c’est mon grand-papa. Papi Jack est aussi architecte… enfin non… plutôt bâtisseur vu tout ce qu’il a dessiné ! Papi Jack est le papa de ma maman ! Mais ces temps… Papi Jack n’est plus rien de tout ça, il y a des jours où il dit avoir 200 ans et d’autres… ben 7 ans… Maman dit que le corps de Papi Jack est comme un violoncelle et que là il est désaccordé, que son violoncelle capte pour lui une nouvelle musique, une musique de l’endroit qui l’accueillera, là où le temps et l’espace n’existent peut-être pas… un endroit où tout se confond. Après de longs mois Papi Jack a arrêté de parler et moi j’ai accueilli son silence. Puis, Papi Jack a plongé dans la musique. Il s’est vêtu de silence pour devenir la musique.

Regard critique

Dès le début de la lecture, il parait évident que l’ouvrage se terminerait par le décès de Papi Jack et tout au long de la lecture, Kochka nous prépare à cette éventualité. L’ouvrage de Kochka est une approche de la mort d’un parent proche mise en avant de manière à décrire les étapes de la maladie d’Alzheimer et des dégâts que cette dernière laisse à son passage. La lecture des chapitres 15 et 16 est particulièrement bouleversante. Kochka fait en sorte de nous rendre à l’évidence que la mort est un aspect normal de la vie et que même les enfants, tôt ou tard, y sont confrontés. La musique est employée tout au long du texte sous forme de métaphore pour aborder le thème de la mort. Nous voyons l’histoire se dérouler d’après les yeux de Maxou qui se rend compte qu’il perd de plus en plus son grand-papa mais qui au même temps apprend à faire son deuil au fur et à mesure que Papi Jack devient « la musique ».

Pourquoi ce livre ?

Cet ouvrage est rédigé de manière à sensibiliser les enfants qui le lisent à la perte d’un proche, et au deuil qui s’en suit. Kochka nous présente, avec cet ouvrage, un monde souvent tabou pour les enfants car « il ne faut pas parler de la mort avec eux » ; « ils sont trop jeunes » ; « ils n’en comprennent pas les enjeux » ; etc. Or, ces sentiments qui sont souvent source de frustration, permettent à Kochka de rédiger un ouvrage qui ose dépasser le tabou, tout en l’abordant d’une manière compréhensible où les enfants peuvent eux-mêmes se voir à la place de Maxou. Le corps devient musique. Une fois que Papi Jack commence à succomber à sa maladie, son corps violoncelle devient désaccordé pour ensuite se rendre au silence. Finalement, lors de son décès, il se rend à la musique, il est devenu plus grand, plus important, mais aussi plus abstrait. Ce qui m’a particulièrement plu dans cet ouvrage, c’est le fait que la mort est vue comme une transposition du corps dans une autre dimension. Cela permet aux enfants de mieux comprendre le concept de la mort qui leur est souvent inconnu ou incompréhensible et au lieu de le voir comme leurs proches qui décèdent et partent « au ciel » ils peuvent le voir plutôt comme une image de leur âme qui flottera à jamais en musique dans leurs propres esprits.

 

Joana de Sousa Raposo

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