Vanité de Reynald Freudiger se compose de fragments de vies hétéroclites qui, comme autant de quartiers d’une mandarine, finissent par dessiner la figure de Tangerina, une jeune femme d’origine portugaise. L’exil, la découverte du monde adulte, la quête de justice, ce sont là les principales thématiques du roman divisé en de courts chapitres portant chacun le nom d’un personnage différent.
La thématique de l’exil, Reynald Freudiger la connaît d’ailleurs bien puisqu’il s’est lui-même imposé cette expérience après la fin de ses études. En 2003, il quitte le canton de Vaud pour l’Amérique Latine qu’il explore durant plusieurs années afin d’observer d’autres cultures qui seront une précieuse source d’inspiration à la multiculturalité de son écriture.
Tristesse et joie se trouvent mélangés dans Vanité : l’originalité de l’ouvrage est en effet de jouer avec les sentiments d’un lecteur tantôt placé dans les pensées de tel personnage, tantôt spectateur impuissant des malheurs de tel autre. Jamais pourtant on n’est amené à se retrouver dans la peau de Tangerina. La trame apparemment désorganisée du roman permet ainsi à l’auteur de surprendre le lecteur à chaque page. L’habileté de la plume de Freudiger parvient à faire croire au lecteur qu’il est en possession de toutes les informations sur Tangerina, jusqu’à ce que l’auteur donne une note nouvelle qui remet en question tout ce qui précède.
Reynald Freudiger, Vanité, Vevey, Éditions de l’Aire, 2022, 149 pages, 25 CHF.