Distrayons-nous !

Pauvres de nous. Perdus entre statistiques et pronostics, scotchés aux émissions dites d’actualité en ces temps de Covid-19, nous risquons de rater l’une des rares opportunités que nous offre cette crise sanitaire inouïe : celle de retrouver le plaisir, et le temps, de lire. Vous êtes trop distraits pour la lecture ? Dans ce cas, les comptes rendus de notre site Année du livre, qui ouvre sa troisième année consécutive consacrée à l’actualité de la littérature suisse, vont peut-être vous aider à retrouver le chemin vers ce que Valery Larbaud appela jadis ce vice impuni, la lecture.

Le mot de distraction, habituellement si mal famé, reprend ces temps-ci un air de noblesse : n’est-il pas salutaire, peut-être même vital, que de se distraire grâce à la lecture face à cette avalanche d’informations aussi éphémères qu’approximatives qui déferlent sur nous à chaque minute ? La distraction ne fait-elle pas partie d’un authentique souci de soi, de la volonté de ne pas se laisser submerger par le règne de l’information en continu ? À côté du devoir de solidarité, n’y a-t-il pas aussi un devoir de protection de soi qui dépasse l’impératif de se laver régulièrement les mains ? La littérature est en tout cas un puissant antidote contre la déprime, et elle peut être consommée sans modération. Quant aux effets secondaires, ils sont peut-être souhaitables, qui sait ?

Excellente distraction, et portez-vous loin !

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