Saviez-vous que le sanglier possède un excellent odorat, mais une très mauvaise vue ? Que le poulpe de Méditerranée aime particulièrement qu’on le flatte entre les deux yeux ? Ou encore qu’une forte odeur de caisse à chat en pleine jungle du Nicaragua signifie probablement que vous vous trouvez à proximité d’un jaguar ?
C’est tout ce savoir et bien plus encore que Maxime Pastore récolte lors de ses pérégrinations et raconte au sein de ses Anecdotes naturalistes. Né à Genève, ce passionné d’histoires de castors, de phoques et de blaireaux ravit nos yeux depuis plus de 40 ans déjà avec ses croquis et aquarelles qu’il rapporte de chacun de ses périples. Pour la première fois cependant, il transpose par écrit ses rencontres inattendues avec des animaux ou avec ses semblables, sous forme de mini-récits cocasses.
C’est caché dans la mangeoire d’une réserve naturelle de bisons en Pologne orientale ou en nageant à 20 mètres sous la surface d’une eau à 12 degrés que Maxime Pastore entreprend ce qu’il sait faire le mieux : attendre et observer. Entre les pas souples du loup et la démarche chaloupée du renard, l’auteur néophyte excelle également dans ses descriptions à l’humour mordant et imprégnées d’autodérision :
Mon guide souhaite me montrer un nid de pics noirs qu’il observe régulièrement, et nous sommes à présent dans une clairière broussailleuse, devant des « pattes de brontosaure » grises et lisses, les troncs de superbes hêtres dont l’un recèle une cavité à près de huit mètres de hauteur. Afin de satisfaire un besoin naturel et urgent, je me tourne vers un autre tronc.
« Trrou-trrou-trrou… » Le roucoulement sonore d’un pic me surprend en pleine action, je lâche tout pour braquer mes jumelles sur le grand oiseau noir couronné de rouge au bec ivoire. L’oiseau, un mâle, se pose près de l’entrée de la cavité ; aussitôt émerge la tête d’une femelle, qui sort du refuge quelques instants : belle image… Puis le mâle s’envole et traverse à nouveau la clairière, tandis que je peux enfin remonter ma braguette.
C’est les yeux rieurs que le Genevois nous raconte ainsi ses historiettes qui vacillent entre l’épopée naturaliste et la farce. Que vous soyez un initié ou un novice de zoologie, les Anecdotes naturalistes de Maxime Pastore constituent une escapade littéraire amusante offrant des coups d’œil sur la nature suisse, polonaise, indienne, espagnole, nicaraguayenne et j’en passe. De quoi étudier le vol du sphinx tête-de-mort avec Maxime Pastore, sans pour autant se farcir les centaines de kilomètres d’autoroute et les heures de randonnée au préalable.
Maxime Pastore, Anecdotes naturalistes, éditions d’autres part, Genève, 2020, 128 pages, 23 CHF.
Un grand merci pour votre critique très sympa de mes anecdotes !
Bien cordiales salutations de Catalogne,
Maxime